Répercussions des tensions au Moyen-Orient sur l’économie mondiale et les marchés financiers

Notre scénario central est qu’une escalade majeure des tensions dans la région et une augmentation soutenue des prix du pétrole semblent peu probables.

Les tensions entre Israël et l’Iran se sont intensifiées ces dernières semaines. Début avril, l’ambassade iranienne à Damas a été détruite par un tir de missile attribué aux Israéliens.

Dans un contexte marqué par une demande mondiale soutenue en pétrole et des réductions importantes de la production de l’OPEP+, ces tensions accrues ont exercé de nouvelles pressions haussières sur les prix de l’or noir, propulsant le baril de Brent au-delà de 90 dollars pour la première fois depuis octobre 2023.

Scénarios et conséquences pour les marchés pétroliers

Selon notre scénario central, une escalade majeure des tensions dans la région et une envolée durable des prix du pétrole sont peu probables.

Tout d’abord, la production pétrolière de l’Iran est d’environ 3 millions de barils par jour (Mb/j), soit environ 4 % du total mondial. Si, pour une raison ou une autre, les exportations de pétrole iranien étaient interrompues, d’autres capacités de production pourraient pour les compenser. Les capacités de réserve actuelles de l’OPEP sont d’environ 4 millions de barils par jour, dont 3 millions pour l’Arabie saoudite, qui joue le rôle de producteur d’ajustement (ou « swing producer ») sur les marchés pétroliers mondiaux.

De nombreux producteurs de l’OPEP profitent certes de la hausse des prix du pétrole, mais ils sont également conscients des tensions économiques mondiales qu’elle occasionne, ainsi que de la possibilité d’un effondrement marqué des prix en cas de récession mondiale.

Deuxième argument, les acteurs régionaux ont tout intérêt à ce que le conflit ne se généralise pas, et ce pour plusieurs raisons. Les États du Golfe Persique sont en train de transformer la structure de leurs économies pour réduire leur dépendance au pétrole, et ce processus nécessite une absence durable d’hostilités dans la région.

Les relations de ces pays avec Israël se sont améliorées depuis les précédentes crises au Moyen-Orient. Israël a conclu des accords diplomatiques de longue date avec l’Égypte et la Jordanie et a normalisé ses relations avec les Émirats arabes unis, le Bahreïn et le Maroc en 2020. L’été dernier, l’Arabie saoudite envisageait également d’établir des liens formels avec Israël, mais aucun progrès n’a été observé depuis. L’Arabie saoudite et la Jordanie ont par ailleurs aidé Israël à neutraliser la récente attaque iranienne.

Toute escalade impliquant la fermeture du détroit d’Ormuz - point de passage de 30 % du commerce maritime mondial de pétrole - entraînerait probablement une augmentation encore plus préoccupante du prix du baril. En effet, tout le trafic maritime en provenance des pays du Golfe passe par Ormuz, non seulement le pétrole brut mais aussi les produits pétroliers ou encore les exportations de gaz naturel liquéfié en provenance d’Iran.

Il ne s'agit toutefois pas de notre scénario central. Une fermeture du détroit par l’Iran menacerait ses relations avec la Chine qui, compte tenu des sanctions occidentales actuelles contre l’Iran, achète l’essentiel des exportations de pétrole iranien. Comme toutes ses exportations de pétrole sont transportées par supertankers, les échanges commerciaux de l’Iran dépendent fortement de la libre circulation des marchandises et des navires par la voie maritime. Toute initiative visant à bloquer le détroit pénaliserait l’économie iranienne et risquerait de contrarier gravement ses voisins du Golfe. A noter également qu’en dépit de plusieurs menaces de fermeture au cours des dernières décennies, le détroit d’Ormuz n’a jamais été bloqué.

Conséquences pour la croissance mondiale, l’inflation et les taux d’intérêt

Dans un contexte d'inflation globalement élevée dans les pays développés au cours des derniers mois, les marchés s’interrogent sur les conséquences d’une hausse des prix du pétrole sur les taux d’intérêt et l’économie en général.

La façon dont les banques centrales pourraient réagir à un choc sur les coûts, tel qu'une hausse des prix du pétrole, dépend de l'état de l'économie. Si l’économie est atone et fonctionne en deçà de ses capacités, de tels chocs peuvent freiner la consommation et entraîner une nouvelle baisse de l’activité. Dans ce cas de figure, les chocs sur les coûts peuvent engendrer un assouplissement monétaire afin d’éviter l’apparition de pressions déflationnistes.

Mais lorsque les économies sont vigoureuses, avec un faible taux de chômage et peu de capacités disponibles, les chocs sur les coûts peuvent se traduire par une recrudescence des revendications salariales et des pressions inflationnistes soutenues.

Selon nous, la situation économique actuelle s’apparente davantage à ce deuxième scénario, avec une croissance américaine qui résiste bien et des marchés du travail tendus dans l’ensemble des pays développés. Nous pensons donc que toute augmentation durable du prix du pétrole est susceptible de rendre l’inflation encore plus tenace, et de retarder légèrement le rythme de l’assouplissement monétaire par rapport aux niveaux actuellement restrictifs.

Toutefois, compte tenu de la situation actuelle, nous pensons que l’impact des dernières tensions au Moyen-Orient sur les prix du pétrole devrait être relativement limité. Nous nous attendons donc à ce que ces tensions freinent le scénario de « reprise économique », sans pour autant le remettre complètement en cause.

Le programme Market Insights propose un ensemble complet de données et commentaires sur les marchés mondiaux sans référence aucune à des produits. Il est conçu pour constituer un outil d’aide à la compréhension des marchés et aux décisions d’investissement, et à ce titre analyse les implications des données économiques actuelles et des évolutions de marché. En vertu de la directive MiFID II, les programmes JPM Market Insights et Portfolio Insights sont des communications à caractère commercial et ne rentrent pas dans le cadre des exigences MiFID II / MiFIR concernant notamment la recherche appliquée à l’investissement. Par ailleurs, les programmes J.P. Morgan Asset Management Market Insights et Portfolio Insights, relevant de la recherche non impartiale, n’ont pas été élaborés conformément aux exigences légales qui visent à promouvoir l’impartialité de la recherche en investissement, ni ne sont concernés par une réglementation interdisant de réaliser des opérations avant la diffusion d’une recherche.
Ce document est une présentation à caractère général qui est uniquement fournie à titre d’information. Il s’agit d’un document à caractère pédagogique qui n’a pas vocation à servir de conseil ou de recommandation concernant un produit d’investissement, une stratégie, caractéristique d’un plan ou une autre finalité dans quelque juridiction que ce soit, ni ne constitue un engagement de la part de J.P. Morgan Asset Management ou de l’une de ses filiales à participer à des transactions qui y seraient mentionnées. Les exemples qui pourraient être cités reposent sur des hypothèses et ont une valeur purement illustrative. Ce document ne contient pas assez d’informations pour justifier une décision d’investissement et il ne doit en aucun cas être utilisé pour analyser les avantages d’investir dans des titres ou des produits. Par ailleurs, les utilisateurs sont invités à se renseigner sur les implications juridiques, réglementaires, fiscales, de crédit et comptables et à déterminer, avec leurs propres conseillers professionnels financiers, si un placement mentionné dans ce document est susceptible de leur permettre d’atteindre leurs objectifs personnels. Les investisseurs doivent disposer de toutes les informations disponibles qui pourraient leur être utiles avant de réaliser un investissement. Les prévisions, chiffres, opinions ou techniques et stratégies d’investissement présentés sont uniquement fournis à titre d’information, reposent sur des hypothèses et les conditions de marché actuelles, et peuvent être modifiés sans préavis. Toutes les informations présentées ici sont considérées comme exactes au moment de la publication. Pour autant, nous ne donnons aucune garantie quant à leur exactitude et nous déclinons toute responsabilité concernant les éventuelles erreurs ou omissions. Nous tenons à rappeler que tout investissement comporte des risques, que la valeur des placements et les revenus qu’ils peuvent procurer peuvent fluctuer en fonction des conditions de marché et des conventions fiscales, et que les investisseurs peuvent perdre une partie du montant investi. Ni la performance ni les rendements passés ne constituent des indications fiables des résultats actuels ou futurs. J.P. Morgan Asset Management est la raison sociale de la société de gestion d’actifs de JPMorgan Chase & Co. et de ses filiales à travers le monde. Dans la mesure où la loi nous le permet, nous sommes susceptibles d’enregistrer les conversations téléphoniques et de surveiller les courriers électroniques afin de respecter nos obligations légales et réglementaires et nos politiques internes. Les données à caractère personnel seront collectées, stockées et traitées par J.P. Morgan Asset Management conformément à nos politiques de confidentialité, qui sont disponibles sur la page am.jpmorgan.com/global/privacy. Cette communication est émise par les entités suivantes : aux États-Unis, par J.P. Morgan Investment Management Inc. ou J.P. Morgan Alternative Asset Management, Inc., toutes deux réglementées par la Securities and Exchange Commission ; en Amérique latine, pour l’utilisation des destinataires prévus uniquement, par les entités locales de J.P. Morgan, selon les cas ; au Canada, pour l’utilisation des clients institutionnels uniquement, par JPMorgan Asset Management (Canada) Inc., qui est un Gestionnaire de portefeuille enregistré et un Courtier sur le marché dispensé dans toutes les provinces et tous les territoires canadiens, à l’exception du Yukon, et qui est également enregistré en tant que Gestionnaire de fonds d’investissement en Colombie-Britannique, en Ontario, au Québec et à Terre-Neuve-et-Labrador. Au Royaume-Uni, par JPMorgan Asset Management (UK) Limited, qui est agréée et réglementée par la Financial Conduct Authority ; dans les autres juridictions européennes, par JPMorgan Asset Management (Europe) S.à r.l. En Asie-Pacifique (« APAC »), par les entités émettrices suivantes et dans les juridictions respectives dans lesquelles elles sont principalement réglementées : JPMorgan Asset Management (Asia Pacific) Limited, ou JPMorgan Funds (Asia) Limited, ou JPMorgan Asset Management Real Assets (Asia) Limited, chacune d’entre elles étant réglementée par la Securities and Futures Commission de Hong Kong ; JPMorgan Asset Management (Singapore) Limited (numéro d’enregistrement 197601586K), cette publicité ou publication n’a pas été révisée par l’Autorité monétaire de Singapour ; JPMorgan Asset Management (Taiwan) Limited ; JPMorgan Asset Management (Japan) Limited, qui est membre de l’Investment Trusts Association, Japon, la Japan Investment Advisers Association, la Type II Financial Instruments Firms Association et la Japan Securities Dealers Association, et qui est réglementée par la Financial Services Agency (numéro d’enregistrement « Kanto Local Finance Bureau (Financial Instruments Firm) 330 ») ; en Australie uniquement à l’attention des clients professionnels tels que définis aux sections 761A et 761G de la Corporations Act de 2001 (Commonwealth), par JPMorgan Asset Management (Australia) Limited (ABN 55143832080) (AFSL 376919). Pour tous les autres pays de la région, ce document est exclusivement réservé aux destinataires concernés. Pour les États-Unis uniquement : Si vous êtes en situation de handicap et avez besoin d’une aide supplémentaire pour consulter les documents, veuillez nous appeler au 1-800-343-1113 pour obtenir une assistance.
Copyright 2024 JPMorgan Chase & Co. Tous droits réservés.
09sl241704112851
Source des images : Shutterstock